2 - L'ESPAGNE RÉPUBLICAINE et la PÉDAGOGIE FREINET
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J'ai reçu de nombreux camarades des lettres marquant leur satisfaction.
France Serret, en particulier, me dit: "On se souvient avec émotion de ces camarades espagnols si enthousiastes - qui devaient connaître tant de malheurs. Je me rappelle fort bien la délégation espagnole à Montpellier et la joie de Freinet à l'accueillir.
Le hasard d'un de nos déplacements administratifs en 1941 nous avait fait rencontrer l'ex-secrétaire d'État à l'Instruction publique du Frente Popular, Llopès - ex-professeur à l'École normale d'Alicante - placé en résidence surveillée dans ce haut village de la Lozère où nous sommes restés six mois. Nous avons eu des conversations intéressantes sur l'Éducation Nouvelle."
Nous aurions aimé vous présenter un numéro complet mais pour des raisons de tirage et d'agrafage nous n'avons pu rassembler en un seul numéro cette passionnante histoire de l'Espagne républicaine.
La 2ème partie « Les enfants espagnols au Pioulier » paraîtront durant un trimestre 73/74 et la dernière partie "l'expérience de Vera-Cruz" vous sera livrée avant la fin de la prochaine année scolaire.
Il nous reste quelques numéros que nous cédons à 2 F + 0,90 de port. Dites-le à des camarades non adhérents intéressés par la question.
Faites-leur savoir également que les numéros à paraître peuvent leur être servis aux mêmes conditions: 2,90 F par numéro; qu'ils se fassent déjà connaître pour que nous puissions prévoir un tirage supplémentaire. Merci.
M.G
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DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
Depuis la parution du numéro consacré à l'Espagne républicaine et le mouvement Freinet (1ère partie), j'ai pu consulter les documents qu'Alziary a mis à ma disposition. Je lis en particulier dans le compte rendu de l'Assemblée générale de Reims, les 3 et 4 Août 1933:
"CONSTITUTION d'UNE COOPÉRATIVE de l'IMPRIMERIE à l'ÉCOLE en ESPAGNE"
Freinet qui est allé cette année à Barcelone, nous dit tout l'intérêt avec lequel notre mouvement est suivi en Espagne et nous annonce la constitution d'une coopérative de l'imprimerie à l'école et la création d'un bulletin. L'année suivante une délégation espagnole suivait les travaux du congrès de Montpellier. Almendros était assesseur avec Mawet, (Belgique) à la réunion d'ouverture (2 août 1934)
En 1937 c'était Bordeaux qui recevait les congressistes. Dans son rapport moral Gorce, administrateur délégué déclare" Je rappelle la mémoire des héroïques combattants espagnols, en particulier les camarades instituteurs, parmi lesquels se sont illustrés les adhérents de la Coopérative de l'Imprimerie à l'école, soeur de la nôtre.
Pagès se chargera de porter à nos camarades le salut des congressistes et leurs voeux ardents pour la prochaine victoire de la République espagnole sur le fascisme international ".
Parlant ensuite, Freinet évoque tout d'abord des souvenirs; il rappelle son voyage à Barcelone, quatre ans auparavant, en vue de jeter les bases d'une association coopérative. Il souligne la portée de l'oeuvre accomplie par nos camarades d'Espagne, qui se sont unanimement rangés aux côtés du prolétariat lors du coup d'état de juillet dernier, demande que le congrès soit placé sous la présidence d'honneur des camarades imprimeurs espagnols et fait adopter le texte d'un télégramme de sympathie à l'adresse de H. Almendros, inspecteur chef de l'Enseignement dans la province de Barcelone.
" Almendros Cortès 558 – 4° BARCELONE
"XI° congrès Imprimerie à l'École salue fraternellement Coopérative espagnole
et combattants antifascistes."
La matinée se termine par quelques numéros de danses et chants espagnols, présentés par deux fillettes espagnoles réfugiées à l'École Freinet.
A ce même congrès de NICE, Claude annonce que la souscription lancée parmi les jeunes en faveur de École Freinet et les enfants espagnols a produit plus de 400F
Voici la lettre de salutations reçue ultérieurement de la Coopérative espagnole.
Coopérative espagnole de la technique Freinet
aux camarades du congrès de NICE.
Chers camarades,
« Au mois de juillet dernier, deux mois avant de commencer les travaux de notre congrès annuel, la rébellion fasciste éclatait en Espagne. Tout le travail préparé, toutes nos espérances fuyaient d'entre nos mains en un geste de désillusion. Depuis, il nous a été impossible de songer à notre action coopérative. Nos jeunes camarades luttent sur les fronts ou ont été poursuivis et assassinés dans les zones rebelles. Aujourd'hui, nous regardons avec émotion votre prochain congrès et notre âme va vers votre magnifique oeuvre pédagogique. Nous serions à vos côtés si la lutte sur les fronts et le travail à l'arrière ne nous prenaient pas toutes nos minutes tous les jours que nous vivons.
Mais nous sommes avec vous d'esprit et de coeur, nous espérons bien que la victoire de notre peuple créera le milieu social et politique où votre travail pourra se réaliser pleinement.
La technique de l'imprimerie à l'école triomphera dans nos écoles avec votre
aide. "
Fraternellement H. Almendros