Extrait d’Enfantines n°86 « Petit Réfugié d’Espagne »

A l’Ecole Freinet


Quand nous sommes arrivés à l’Ecole Freinet, nous étions très contents. Nous sommes arrivés au moment où les enfants étaient à table. Ils mangeaient de bon appétit. Nous avons retrouvé ici des petits réfugiés de Madrid très gentils et des petits Français très gentils aussi.

Pour commencer, nous n’aimions pas la nourriture végétarienne, mais maintenant, nous mangeons avec beaucoup d’appétit. Nous sommes heureux ici parce que c’est comme si nous avions trouvé une grande famille.

Ici, les enfants choisissent leur travail et le font comme il leur plait. J’aime beaucoup faire le maçon et, avec un petit ami français, Lucien, j’ai fait une très belle avenue cimentée. Nous travaillons aussi en classe et, le dimanche, nous sortons librement.

C’est ici que j’ai eu la plus grande joie depuis mon départ d’Espagne, celle d’avoir des nouvelles de mes parents. J’ai eu aussi une grande peine le jour où j’ai appris que ma pauvre maman était prisonnière des nationalistes. Je n’ai pas de nouvelles d’elle. Mon père a pu se réfugier en France et, de loin, il m’écrit.

Et maintenant tous les jours, je me demande quand se terminera cette cruelle guerre qui sépare les enfants de leurs parents, qui tue les mères, les bébés et tant de soldats.

José-Luiz MORAN (12 ans).