Mohand Saïd Lechani (1893-1985)
 

Contemporain de Célestin Freinet, Mohand Lechani est une figure importante de l'Algérie sous domination coloniale (Mohand en berbère pour Mohamed).

 

Ce Kabyle sort de l'École Normale de Bouzaréah (Alger) en 1912, à l'âge de 19 ans.

En 1915, il est reçu au CAP d' « instituteur français », mais il a dû se présenter sous réserves de rester dans le corps des instituteurs indigènes.
Il est un des pionniers du Mouvement Freinet. Il est membre fondateur, en 1922, de la revue des instituteurs indigènes, La voix des humbles. Il introduit l'imprimerie dans sa classe en 1933. C'est le premier instituteur algérien a utilisé l'imprimerie.
C'est un militant socialiste qui milite pour le Front Populaire. Après la guerre, il sera élu aux différentes Assemblées Algériennes. Il se rallie aux thèses du FLN.
En 1963-1965, il est conseiller pédagogique en charge du programme d'alphabétisation des illettrés et de la formation des nouveaux maîtres.
Il meurt à Alger en 1985.
 
Homme d'une grande culture, il est un des grands écrivains de la langue berbère et sa famille a rassemblé ses écrits dans un livre publié en 1996 intitulé « Écrits berbères ». Il est l'auteur, entre autres, d'une remarquable analyse sur les raisons des difficultés de l'apprentissage du français par les enfants algériens qui s'expriment chez eux en arabe dialectal, paru en 1934 dans La voix des humbles et intitulé « À la recherche d'une méthode rationnelle pour l'enseignement du français à l'École indigène où il cite par deux fois un article de J. Mawet dans l'Éducateur Prolétarien n°4 de janvier 1934.
Le Mouvement Freinet algérien peut être fier d'avoir eu un tel pionnier dans ses rangs.