les Amis de Freinet
le mouvement Freinet au quotidien
des praticiens témoignent
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Luniversité Freinet
Stages, congrès, réunions départementales, commissions, chantiers divers FIMEM et RIDEF constituent un véritable creuset où sélabore, bénévolement, un considérable travail coopératif de recherche et dinnovation pédagogique, et ce, par delà les frontières.
Dans mon département des Deux-Sèvres, un groupe départemental sorganise et va faire un travail considérable, parfois rappelé à lordre par Freinet qui naimait pas nous voir participer à dautres groupes. Je me rappelle des noms: Georges Doré, le catalyseur, toujours calme, Emmanuel Mormiche, le trésorier, Jacques Métivier, homme des certitudes, Edmond Birocheau, etc... 50 camarades qui voulaient changer le monde, vingt à trente ans dun militantisme actif, dévorant... Une réunion départementale par mois, une régionale par trimestre, parfois loin, un congrès par an, si possible... où on rallumait la flamme, travail dans les commissions, dans les E.N., stages annuels, «démonstration» dans nos classes ou dans nos stages. Enfin le couronnement avec notre congrès à Niort 1963, alors que Mormiche et Doré étaient à la veille de la retraite. Personnellement, javais amené ma classe en car pour travailler devant les participants.
Ma «spécialité» les sciences où mes élèves sont allés aussi loin que possible et mont donné de grandes satisfactions, suffisamment pour me faire oublier que je nai pas réussi à faire ce que je voulais partout.
Jacques Guidez
Les rencontres audiovisuelles nous ont inculqué lenvie de communiquer par tous les moyens possibles, lenvie de soigner la présentation technique «la qualité radio», lenvie dexprimer son point de vue et de faire des progrès pour sexprimer oralement de façon claire et dans toute la vie même extra-scolaire, limportance de la motivation pour obtenir du meilleur travail, de laffectivité dans lacquisition des notions, limportance dune imprégnation lente, de lintuition et aussi de navoir pas trop peur de se lancer même si on commet des erreurs.
Marguerite Merklen
Je remercie Freinet davoir créé la FIMEM faisant fi des frontières et des nationalismes. Elle ma permis de rencontrer des éducateurs de tous les pays du Monde sensibilisés aux idées de Freinet. Par la correspondance internationale elle a permis aux enfants de découvrir dautres enfants de cultures différentes et contribué à faire tomber bien des idées fausses.
Henriette Moneyron
A Vence, à partir de 53, je suis allé régulièrement, moitié à Cannes, moitié à Vence. Je me souviens de ces discussions le soir sur la terrasse. Cétait très riche. Le matin les commissions et le C.A. Bernardin qui avait 10 B.T. en chantier et des S.B.T. Léquipe Hélène Gente, Hortense Robic, Madeleine Porquet... Chaque année, au congrès ou à Vence, il y avait des personnalités qui perçaient. En 51-52, les marionnettes, Brossard à Nice. Les maquettes, Bernardin, la céramique sous limpulsion de Bertrand. Guérin, le magnéto, la radio. Cest entre 45 et 60 que chacun a apporté son dada. La Pédagogie Freinet a permis à chacun de faire bien sa classe à partir de son dada. Et il la faisait bien parce que cétait à partir de son dada. En 60, ça partait dans tous les sens. Cétait dune très grande richesse. Freinet portait les individualités au pinacle, il en sortait tout ce quon pouvait en sortir par enthousiasme et par pressurage intellectuel et physique.
Ce quil y avait de bien aussi à Vence, cétaient les nombreux visiteurs: on a vu Picasso, on a vu Prévert, André Verdet, Matisse, Lurçat. Freinet faisait venir Dottrens.
G. Delobbe - Mais aussi quel gaspillage de force et de talent dans le Mouvement!
R.H.- Oui, mais dans un Mouvement qui ne recherche pas quelque chose de nouveau, il ny a pas dusure! Dans un syndicat on peut se permettre de ronronner... Mais là il fallait chaque année trouver du nouveau pour faire avancer le Mouvement. Cétait un vrai Mouvement...tu y laisses forcément des plumes.
René Hourtic
Je savais que je pourrais parler de mes tâtonnements, mes réussites, mes échecs dans les réunions du groupe départemental.
Pendant toute ma carrière, jai vécu pleinement et avec un enthousiasme partagé avec ceux qui se retrouvaient ainsi, quelquefois loin de la maison, ces jeudis où lon discutait, échangeait, où lon senrichissait mutuellement, où lon sentait grandir cette amitié née dans le travail, dans ladhésion aux idées de Freinet et dElise, dans le sentiment commun que lenfant est un être humain à part entière avec toutes ses potentialités dont il enrichit les autres y compris le maître.
Chaque printemps, nous prenions le chemin des congrès, tout heureux de nous revoir avec les autres. Je navais pas le sentiment de sacrifier mes vacances, ni dêtre «dangereuse» comme ont dit un jour des collègues parce que nous utilisions nos vacances pour faire de la pédagogie.
Cétait un besoin et une satisfaction de nous retrouver dans ces réunions de commissions où lon nétait pas toujours daccord, sauf sur les grands principes Freinet qui nous unissaient et sur le fait que nous étions au service des enfants.
Je noublie pas les stages départementaux ou régionaux dont jai toujours tiré bénéfice pour mon travail et où jai toujours essayé aussi dapporter ma pierre, les nouvelles techniques que jai introduites dans ma classe.
Mimi Thomas
En dehors de mes familles politique et sportive, et plus intensément encore, jai appartenu à une communauté fraternelle de praticiens-chercheurs motivés par le désir de découvrir sans cesse des solutions favorables aux enfants, en échafaudant des théories immédiatement utilisables. En attendant, évidemment, la prochaine remise en cause. Nous navions pas passé les diplômes requis pour avoir le titre de chercheurs, mais nous étions heureux dappartenir à lUniversité Freinet, celle des praticiens qui étaient obligés, pour être efficaces, de se placer sous le paradigme de la complexité. Comme avait fait Freinet dès le début. Ce qui nétait pas encore le cas des chercheurs patentés qui devaient, avant toute chose, déterminer soigneusement leur territoire de recherche. Pour saisir la globalité dans son ensemble, nous aurions été bien démunis si nous navions constitué une communauté de recherche nombreuse et homogène.
Nous avions de nombreuses occasions de nous rencontrer: Congrès annuels où nous faisions le point du travail de lannée, stages régionaux très fréquentés, rencontres départementales mensuelles, sans oublier les journées de Vence qui se déroulaient chaque année. Tout cela à nos frais bien entendu. Et, entre temps, des bulletins de commissions et de nombreux cahiers de roulement circulaient sur les thèmes les plus divers. Cétait véritablement une ruche en activité. Dans un esprit tout à fait particulier: sentiment dégalité, point de frime, point de drague. Nous étions dans un monde déquilibre et de santé.
Paul Le Bohec
LEcole de Vence était notre pôle.
Avant chaque rentrée, une cinquantaine denseignants répondant à linvitation de Freinet sy retrouvaient pour les journées détudes.
Nous installions notre tente sur une des plates-formes en terrasse qui sétageaient sous les bâtiments. Plus tard, ce fut sur un terrain acheté par la C.E.L. et aménagé en camping, au bas de la colline.
Ces journées avaient un charme différent de celui des congrès. Le cercle était plus restreint, on sy trouvait en contact direct et répété avec Freinet et nos amis. Les échanges y gagnaient en densité. La magie de la Provence opérait sur nous, gens du Nord, par les odeurs des pins, du thym, les chants des cigales, des courtilières, par le soleil et la douceur parfumée de la nuit, à la veillée, au théâtre de plein air aménagé tout en haut de la colline et peuplé, par les enfants de lEcole, de hautes et originales statues blanches.
Pendant que léquipe de cuisine préparait les repas végétariens, dautres groupes travaillaient aux fichiers, aux livrets de lecture, aux boîtes enseignantes. Freinet, débordant diniative, avait toujours quelques aménagements ou quelques nouveautés à proposer.
En fin daprès-midi, des groupes partaient en visite à la C.E.L. à Cannes la Bocca, à la fondation Maeght à St Paul de Vence ou au Musée dArt Enfantin de Coursegoules plein déblouissants chefs-duvres... Nos enfants barbotaient dans la vieille piscine de lEcole.
Cétait une vie hors du temps, une vie de bonheur faite de travail et damitié sans ombre aucune, excepté au moment de la douloureuse affaire Pons.
Que ne peut-on ressusciter de pareils moments pour les rendre plus crédibles et pour en partager encore lharmonie. Un ressourcement incomparable avant le nouveau départ de la rentrée. Départ qui, bien que se faisant toujours dans lélan dun passionnant et permanent réajustement de nos pratiques, nen était pas moins, pour beaucoup, le retour aux inévitables mesquineries du monde ordinaire et aux dépenses dénergie qui, bien que librement et joyeusement consenties, nous amenaient, à chaque fin de trimestre, au bord de lépuisement physique.
Jeannette Le Bohec
Au congrès de Paris en 1958.
En montant à létage, jai vu des caisses, cartons, des tas de dessins dans le hall et lescalier. Dans une spacieuse salle, un grand nombre denseignants jeunes et plus âgés travaillaient au montage dune exposition de lart enfantin en chantant, discutant, riant. Ça grouillait dans un climat de joie et ferveur. Freinet ma présenté le responsable du groupe parisien, organisateur de ce congrès, Raymond Fontvieille, qui mavait donné le plan du premier jour et ma promis un entretien plus long le lendemain. Jai retrouvé Paulette Quarante qui ma embauchée dans son équipe en mexpliquant ce que je pouvais faire. Freinet se promenait parmi tout ce monde pour discuter un moment avec quelquun, plaisanter, donner un conseil. Nous avons travaillé jusquà laube avec une courte interruption pour casser la croûte et vers trois heures du matin la grande exposition était prête, les emballages portés dans un débarras, la salle, lescalier, le hall, balayés et tous ces espaces, se sont transformés pendant une seule nuit en un monde féérique de mille formes et couleurs imaginées par les enfants.
Maintenant on pouvait se reposer. Louverture du congrès était fixée à 10 heures.
Pendant les quatre jours de congrès, Freinet trouvait encore plusieurs fois quelques instants pour répondre à mes questions et discuter mes plans de popularisation de sa conception pédagogique en Pologne.
Cette première rencontre directe avec le Mouvement de lEcole Moderne et son créateur, mavait permis de mieux comprendre lesprit profond de la conception pédagogique de Freinet que la lecture de ses livres. Voilà que, plus de mille enseignants de tout âge, qui la veille ont fini le travail dans leur classe, arrivent par toutes les routes de France, parfois avec leurs enfants et toujours avec des bagages encombrants, des matériaux pour lexposition, travaillant joyeusement toute la nuit, apportant ce quil y a de mieux à luvre commune.
Plus tard, en prenant part aux nombreux congrès de lEcole Moderne Française, je retrouvais chaque fois le même, joyeux, laborieux, et libre climat qui mavait frappée à Paris.
Halina Semenowicz
Dans un stage qui avait été organisé à Aoste avec la participation de notre ami Raoul Faure de Grenoble, jai eu mes premiers contacts avec la Pédagogie Freinet: textes libres, correspondance, cassettes, colis, journaux scolaires, rencontres, cest-à-dire des outils. Mais les outils ne sont pas tout. Cest le contexte, lambiance, le respect réciproque, la richesse intérieure de chacun, la motivation qui vont permettre de travailler selon la pensée de Freinet.
A la fin du stage, jai demandé à Raoul Faure, ladresse dune école française pour correspondre avec ma classe. «Je te donnerai ladresse de lécole Sanquer de Brest, ça marchera, jen suis sûr.» Et ça a marché merveilleusement: 5 années déchanges très intenses terminés «en boule de neige» comme avait dit Emile Thomas, lorsque les petits Brestois sont venus à Champdepraz et ensuite les volontaires ont eu la joie de passer dix jours à Brest. Quel enrichissement pour tout le monde!
Jai raconté un épisode, mais ce qui a été le plus important pour moi cest davoir connu le monde de la coopération, le travail de groupe, qui ma aidé dans mes rapports avec les autres dans beaucoup de situations, dans lEcole et hors de lEcole, merci.
M. L.
«La Pédagogie Freinet est par essence internationale.»
Quand nous lisions, lors de la découverte de la Pédagogie Freinet en 1976, ce dixième article de la «Charte de lEcole Moderne» nous étions étonnés, frappés, en même temps attirés parce que nous-mêmes internationalistes convaincus. Mais de lautre côté nous ne croyions pas cette petite expression «par essence» qui dit que sans être internationale, la Pédagogie Freinet ne peut pas exister.
Après avoir goûté un peu de cet internationalisme au congrès de Caen en 1979, doù je rentrais avec beaucoup de souvenirs exceptionnels mais au fond perturbé par tout ce que javais vu et écouté, je participais pour la première fois à une RIDEF à Louvain, Belgique, en 1984. Dans notre premier journal du mouvement suisse de lEcole moderne «Bindestrich / Trait dunion» N°1, janvier 1985), je publiai le texte suivant:
«La RIDEF, ma première, était si impressionnante, que jaimerais la raconter. Je dois me restreindre: dix jours de travail, de discussion, de rencontres, cette multitude ne peut pas être communiquée ici. En outre, il y avait 130 participants dune vingtaine de pays...
Une discussion se met en marche. Quelle est notre contribution à une éducation à la paix? On parle de lagression. De la considération de limaginaire chez lenfant, du travail dans ce domaine. Paul lance dans le rond: «Qui peut tuer son père dans la fantaisie ne doit pas le tuer en réalité.» A lentrée, il y a des camarades du Japon qui viennent darriver. Un deux prend la parole pour parler comment on a traité lexpérience dHiroshima et Nagasaki. Debout, jécoute avec tension et intérêt, pas du tout dérangé par les traductions dans plusieurs sens. Personne ne quitte la perspective pédagogique, personne ne parle de politique au sens strict du mot, mais la discussion est si politique, si engagée, si sérieuse. Diana qui dirige la discussion, se préoccupe de lhoraire, la prochaine présentation devrait bientôt commencer. La discussion pourrait continuer longtemps, nous dépassons seulement peu lhoraire prévu.
On annonce le professeur Pettersmann, Erasme et la Pédagogie Freinet. Tension-détente! Pettersmann, cest Germain de la Bretagne. Il nous surprend avec un sketch, plein desprit, simple, magnifique. Latmosphère sérieuse sest dissoute dun seul coup. Tout le monde éclate de rire, soulagé. Battement de mains, musique, danse, une fête. Elle va durer jusquà laube. Les nuits belges sont plus courtes que les nuits helvétiques.
Au journal mural, jécris: «Jai jamais vécu une telle discussion dans ma vie, dans mes 32 ans et demi, si concrète, si utopique, si internationale. 32 ans, cest plus de quatre fois le temps qui sépare ma date de naissance de la fin de la guerre, que mes parents appellent «de Chriëg». La soirée est pleine de dialectique. Enfants dans la guerre dite conventionnelle, enfants dans la guerre atomique, enfants dans notre paix guerrière, tous sont présents dans la même discussion et apportent ainsi une nouvelle dynamique dans le traitement du problème de la paix. Lunité des trois P, Pédagogique, Personnel, Politique, qui divergent si souvent, qui voudrait y mettre une cale quelque part? Le sérieux tourne en sérénité, les deux sont les deux côtés de la monnaie. Il y a davantage de dialectique quon pourrait raconter. Je men tiens là. A cette unique soirée de la RIDEF, je retrouvais beaucoup de ce que jestime dans la Pédagogie Freinet en tant que pédagogie et en tant que technique de vie.
Peter Steiger (Suisse)
... A lUniversité de Saõ Paulo, jai eu loccasion de pratiquer, en tant quélève, les Techniques Freinet et de lire «Pour une Ecole du peuple» et «LEducation du travail». A ce moment-là, jai senti que javais trouvé le chemin que depuis des années je cherchais. Tout naturellement jai démarré en Pédagogie Freinet et jai commencé à participer aux réunions et aux stages de Pédagogie Freinet, qui depuis 1972 se réalisaient dans différentes institutions liées à lenseignement grâce à laction militante de Michel Launay.
En 1974, ayant bénéficié dune bourse détude du Gouvernement Français, pour fréquenter, à lUniversité Paul Valéry-Montpellier III, un cours de formation pédagogique pour des professeurs de Français-langue étrangère, jai eu loccasion de connaître le travail du Mouvement Freinet en France. La nécessité de mieux maîtriser les principes et les techniques de la Pédagogie Freinet pour pouvoir, en tant que professeur de portugais et de français, améliorer ma pratique pédagogique, ma menée à participer aux activités du groupe départemental de lHérault, à faire des stages dans les classes Freinet, à lire les uvres de Freinet et les publications de lICEM, à visiter lEcole Freinet de Vence, à participer, en 1975, au SIM-Stage International Méditerranéen-Pédagogie Freinet, au Portugal et à soutenir, en janvier 1976, à lUniversité Paul Valéry, un mémoire de maîtrise sur lexpression libre dans lEcole Moderne, qui a été rédigé sous lorientation de Michel Launay, à partir des observations faites dans les classes Freinet françaises et de mes propres expériences avec mes élèves.
Ces expériences vécues pendant mon séjour en France et laide apportée par les camarades du Mouvement Freinet, spécialement par Jacqueline et Robert Majurel, Jean-Claude et Lucette Tallon, René et Geneviève Lafitte, ont fortement impulsé le processus de ma formation en pédagogie Freinet. De retour à Saõ Paulo en 1976, jai repris la pratique de la Pédagogie Freinet dans lenseignement public et les activités du groupe Freinet de Saõ Paulo conduites par Rosa Maria Whitaker Ferreira Sampaio et Maria Inez Cavalieri Cabral, ancienne élève de Launay.
A cette époque là, la pensée pédagogique de Célestin Freinet et la pratique de pédagogie Freinet commençaient à être connues au Brésil, grâce au travail diversifié et enthousiaste mené par Michel Launay à lUniversité et en dehors delle, de 1972 à 1976. Les réunions périodiques avec des groupes qui manifestaient de lintérêt à connaître la Pédagogie Freinet, le stage de Pédagogie Freinet réalisé en 1973 au Centro Educacional de Niteroi, les projections suivies de débats du film «LEcole Buissonnière» qui se sont multipliées dans plusieurs villes du pays, le stage de Pédagogie Freinet, animé par Roger et Josette Ueberschlag, réalisé en 1974, au Centro Recursos Humanos e Pesquisas Educacionais «Professor Laerte Ramos de Carvalho», à Saõ Paulo, le cours de Michel Edouard Bertrand en 1974,, à Saõ Paulo, limplantation de la Pédagogie Freinet faite par des élèves de Launay, la thèse «De Rousseau à Freinet», soutenue par Maria Inez Cavalieri Cabral en 1975, à lUniversité de Saõ Paulo, publiée en 1978, le Stage de Pédagogie Freinet animé par Claudine Capoul et Roger Ueberschlag, réalisé en 1976, au Centro de Recursos Humanos Joao Pinheiro, à Belo Horizonte, avec lappui du Ministère de lEducation et de la Culture, la fondation en 1976, du groupe Teatro Circo Alegria dos Pobres, coordonnée par Béatriz Tragtenberg, ancienne élève de Launay et Arturo Ciro Neto représentent seulement un petit échantillon des activités déclenchées par laction militante de Michel Launay.
Les graines semées au Brésil par les camarades français dans les années 70 ont germé et fructifié. Au long de ces 24 ans, malgré toutes les barrières imposées par la réalité physique et sociale de ce pays, différents groupes Freinet se sont formés dans les différentes régions brésiliennes et les différentes institutions: Ecoles primaires, secondaires, universités, centres de jeunesse, crèches. La pensée de Freinet est de plus en plus véhiculée dans les cours de formation pédagogique, dans les congrès, dans les revues déducation, dans les uvres pédagogiques publiées récemment. La pratique de la Pédagogie Freinet se répand aussi, mais un peu plus lentement.
Maria Lucia Dos Santos (Brésil)
Les enseignants romands qui veulent pratiquer lune ou lautre des techniques de lEcole Moderne se sont groupés dans la «Guilde du travail» qui comptait en 1966 près de deux cents membres.
Chaque printemps a lieu le congrès de lEcole Moderne. Je me souviens de celui de Châlons-sur-Saône, en 1954. Sur le perron ensoleillé dune école, Freinet exposait ses idées à un cercle de futurs instituteurs et institutrices. Il parlait sans élever la voix, simplement, avec une chaleur communicative.
Les ateliers, les échanges dexpériences, les commissions, de mise au point des techniques, les visites des expositions artistiques et technologiques occupaient les journées. Le soir, les 800 congressistes, venus de France, de Belgique, de Hollande, dAllemagne, dItalie, de Grèce, de Suisse, dAfrique du Nord, du Viet-Nam, se réunissaient en séance plénière. Freinet prenait la parole le dernier:
«Lintelligence, cest la perméabilité à lexpérience...
Ne jamais laisser un enfant sur le quai...
Il faut apporter ce brin de soleil dans notre classe...
Que léducateur progresse au lieu de se scléroser...
Et nous voyant tous devant lui, il disait:
Cette grande amitié vaut tous les millions du monde.»
Le congressiste rentre chez lui plein de courage pour reprendre sa classe. Il a noté sur son carnet toutes les nouveautés quil pourra réaliser avec ses élèves. Il noublie pas le conseil de Freinet: «Introduire une technique à la fois. Quand elle est rôdée, passer à une autre.»
Edouard Cachemaille (Suisse.)
Extrait dune lettre de Freinet à la guilde en 1952
...Je félicite dabord votre président de tenir tellement bon pour éviter quil y ait perversion au sein de votre Guilde.
«Je veux dire pour éviter que la Guilde devienne une association comme tant dautres, où on entre en se faisant inscrire et en payant une cotisation sans autre engagement daucune sorte. Nous sommes en train de réagir, nous, parce que justement notre mouvement était trop un groupe daffinités où on se retrouve simplement pour profiter du travail des autres. Et nous remettons à lhonneur, le plus possible, les véritables travailleurs.
«Je ne manque jamais de dire aux camarades que si nous existons, si notre mouvement a un rayonnement certain et une influence sur la pédagogie française et même internationale, ce nest pas parce que nous avons fait de beaux discours, mais parce que nous avons travaillé et réalisé, ce que ne font pas en général ceux qui savent si bien discuter.
Jai lu toujours avec le même intérêt votre beau bulletin. Vous ne pouvez que progresser parce que vous avez su asseoir votre groupe sur la seule base solide et définitive: le travail.
Nous avons été tellement saturés, comme nos enfants dailleurs, dexplications, de théories, de recommandations, que nous éprouvons comme un soulagement reposant, le seul fait de faire enfin uvre utile et pratique, et de nous sentir les coudes dans le travail.»
Transmis par J. Ribolzi
Après 21 ans denseignement traditionnel, ma première impression au stage de lEcole Moderne à Thuir, Pyrénées Orientales, en 1962, cest lémerveillement.
Le matin, à peine entrée dans la salle de travail C.M.2-F.E., je suis éblouie par la profusion de travaux qui tapissent les murs: peintures, lettres collectives... Que cest beau! Je ne me lasse pas de les admirer... Jécoute en même temps avec stupéfaction, Fort, Paulhiès, Nadeau, Delobbe, Fournès... qui commentent leur vie à lécole, leur journal scolaire, la correspondance, les voyages-échanges... Autant de mots nouveaux pour moi, mais qui me ravissent à mesure que jen saisis le sens et la portée. Par moments, je me demande si je ne rêve pas.
Laprès-midi, aux ateliers, je participe à la composition et au tirage dun texte. Nouvelle surprise: les petits caractères à lenvers, les blancs qui glissent entre mes doigts maladroits, les composteurs quil faut tasser et bien visser, lencrage au rouleau, le tirage à la presse, et, Oh! Merveille! Un texte imprimé! Je me dis: Pourrais-je vraiment réaliser cela à lécole?
Un souvenir toujours présent, les veillées avec Delbasty: celui-ci, toujours de bonne humeur, éloquent, spirituel, enthousiaste, nous électrisant par moments, nous captivant et nous détendant toujours. Merci, cher ami.
Françoise Marti (Andorre.)
En 1985, je publiai aux Editions Klett de Stuttgart, «Litinéraire de Célestin Freinet». Le livre eut un tel succès, quil reparut par la suite en plusieurs autres éditions. Il en fut de même avec la traduction de 50 BTJ qui parurent aux Editions Cornelsen de Berlin, plus spécialement destinées à lEcole élémentaire.
Après ma nomination à lUniversité de Saarbruck, en 1962, jorganisais chaque semestre, soit un séminaire, soit une conférence sur Freinet, ses options pédagogiques et ses réalisations. La proximité de la frontière française favorisait les visites dEcoles pratiquant Freinet.
Parallèlement, je mefforçais de réaliser les exigences dune pédagogie à partir de lenfant dans la pratique avec mes étudiants.
Nous continuions à participer aux congrès Freinet en France et nous travaillions à rassembler tous les enseignants intéressés par la Pédagogie Freinet. Nous avons organisé deux congrès internationaux avec des participants de 6 pays, regroupant plus de 600 enseignants et parents. Après lintroduction de limprimerie dans plusieurs Ecoles de Saar, de Baden-Würtemberg et de Rhénanie-Palatinat, nous avons créé notre propre cercle de travail «Arbeitskeis-Schuldruckerei-Deutsche Gruppe der Freinet-Pädagogik» (A.K.S.) et réalisé notre propre bulletin «Der Schuldrucker» - Les imprimeurs - qui paraît depuis 32 ans régulièrement.
En organisant des conférences et des séminaires avec les syndicats denseignants et aux universités de Stuttgart, Augsburg, Munich, Köln, Berlin, Bonn, Paderborn, Heidelberg, Francfort, Wupertal, Siegen, Bielefeld, et Oldenburg, je mefforçais de sensibiliser, par la pratique de différentes techniques Freinet, beaucoup denseignants et de professeurs.
La prise en considératon des besoins et des droits de lenfant, de son originalité et de sa personnalité, la valeur éducative du travail, le respect de sa liberté dexpression, son éducation à la critique et à la prise de responsabilité figuraient toujours au premier plan.
Une exposition riche en outils de travail, en livres techniques, en publications, et sur Freinet, ainsi que lintroduction progressive de quelques techniques enthousiasmèrent beaucoup déducateurs.
Partant de 50 militants actifs, notre groupe «Imprimerie à lEcole» se développa en nombre de participants, comptant aujourdhui, plus de 400 éducateurs. Cela peut paraître peu à un lecteur français ; mais il faut savoir que plus de 90% des enseignants allemands adhèrent à un syndicat et la participation au Mouvement Freinet signifierait une seconde contribution financière.
Le fait que plus dinstituteurs que les 400 à 500 actifs de «Imprimerie à lEcole» et, quà partir de 1976, les coopératives pédagogiques allemandes sinitient à la pratique des techniques Freinet, prouve quen réalité jai, moi seul, procuré environ 1000 imprimeries aux Ecoles. En outre, plusieurs éditeurs ont livré aux Ecoles au moins autant dimprimeries et de matériel Freinet et cest aussi au dépôt de matériel de Brême quen revient le mérite.
Aujourdhui il nexiste plus en Allemagne une Ecole Normale, ni Université où Freinet ne soit pas connu et étudié, soit en cours soit en séminaires. Freinet est considéré comme le pédagogue français le plus connu et le plus significatif.
A loccasion du 100ème anniversaire de sa naissance, nous traduirons les deux volumes, parus en 1995, de ses «uvres pédagogiques» publiés par sa fille, et luniversité de Kassel organisera un symposium international en son honneur.
Nous espérons ainsi que davantage dinstituteurs et déducateurs trouveront un accès direct à sa pensée et à son action pédagogique, et quils ne seront plus orientés vers des interprétations souvent tendancieuses.
Hans Jörg (Allemagne.)
Je les aimais ces congrès Freinet. Cétaient des moments de convivialité et dactivité joyeuse. Et quelle profusion didées! Jen revenais plein dallant pour continuer et parfois innover à partir de ce que javais vu et entendu. Jassistais aux réunions de notre groupe départemental. Nous échangions nos expériences. Si jai parfois donné, jai aussi beaucoup reçu. Le besoin de communication quont les adeptes de Freinet, je lai conservé.
Juliette Moulineau.
Presque tous les ans, congrès, stages, maintenaient entre nous une flamme et un dynamisme qui perdurent encore puisque, même des années après la retraite, on se réunit encore autour de Pierre Guérin pour produire de la documentation. On va en Afrique appuyer les mouvements Ecole Moderne et on trouve les collègues en activité dans leurs rencontres de travail.
Tout cela ma apporté énormément de satisfaction sur le plan humain: les amitiés, le travail réalisé ensemble.
Joseph Portier
Jai participé avec Roland à de nombreux stages et jai vécu de nombreux congrès qui tous nous enrichissaient pour notre vie professionnelle et personnelle. Toutes les expériences de chacun étaient mises en commun et discutées.
Au retour, nous nous efforcions de transmettre nos découvertes à nos collègues. Temps béni des petites classes de campagne où lon se retrouvait les jeudis avec les enfants qui travaillaient en présence des adultes.
Ces rencontres conviviales permettaient à chacun déchanger, de senrichir. Nous nous retrouvions avec plaisir même par mauvais temps, dans notre Jura neigeux et ainsi, même sans téléphone, nous nétions pas isolés.
Madeleine Belperron
Premiers contacts: des réunions dans les classes avec des enfants au travail, la présentation de réalisations depuis le point de départ jusquà laboutissement ou la limite posant un problème. Jai constaté que la discussion entre les adultes qui en découlait participait de la même démarche que celle des enfants, à savoir, recherche, confrontation, élaboration de nouvelles pistes... Et javais, moi aussi, la possibilité dapporter ma petite pierre à cette structure départementale.
Marie-Louise Donval
Une de mes impressions très forte remonte à la Rencontre Internationale des Educateurs Freinet (RIDEF) au Portugal à Lisbonne, peu après la révolution des illets. Correspondance indéniable entre leffervescence du pays et celle des ateliers de discussion, de création à la RIDEF. Venus du monde entier, des éducateurs passionnés étaient réunis là par la magie dune recherche pédagogique! Communication intense, bonheur et aussi violence des débats. Entrée fracassante de la vie, des problèmes de société dans les discussions. Je me souviens de latelier femmes particulièrement passionné où la brillance des femmes portugaises atteignait celle des suédoises... Et tout ça, cétait Freinet qui nous le permettait! Des liens forts se tissaient. Des amitiés solides naissaient dont certaines ont déjà 20 ans pour moi... Cest une véritable éducation à la paix qui se vivait là, faite du respect des différences, du désir de la connaissance de lautre... de la communication internationale si chère à Freinet.
Maryvonne Conan
En septembre 1957, jai participé, avec une délégation de 10 enseignants français à une visite-étude des Ecoles soviétiques - pédagogie et organisation -.
Je préviens aussitôt Freinet pour quil me fixe le matériel à emporter et à faire connaître. Freinet me donne aussitôt quelques indications et mannonce quil envoie lui-même une délégation composée de Fontvieille et Perriot de Paris, invités par le Syndicat des Instituteurs de Moscou.
Nous avons donc visité une vingtaine détablissements scolaires à travers la Russie: Moscou, Léningrad, Alma-Ata. Au cours de ce périple nous avons été reçus à Moscou à lInstitut des sciences pédagogiques par le Ministre de lInstruction Publique et Alexis Léontiev, spécialiste international sur ce sujet. Nous prenions la parole librement. Jai profité du prétexte «Ecole des pionniers» où était mise en valeur la recherche individuelle ou collective des connaissances, toujours par des manières actives, pour montrer comment en France on allait dans le même sens avec la Pédagogie Freinet.
Sans intervenir, les Soviétiques ont paru intéressés. Je ne fus contredit que par un inspecteur français, Godier, qui prétexta que la méthode Freinet apportait bruit et désordre.
Cétait lépoque où Makarenko passait au cinéma et on en parlait dans les conférences officielles. Je fus donc écouté avec sympathie et le Ministre me fit asseoir à côté de lui.
Au retour, jai fait à Freinet un compte-rendu copieux, bien quil fût très déçu par léchec de sa propre délégation, il en fit paraître une partie dans «Techniques de Vie».
Depuis, il nous a nommés avec Jeanne, délégués pour le Loir-et-Cher et de 1959 à 1965 nous passions une partie de nos vacances à Vence en compagnie de 7 ou 8 autres camarades. Cétait une vraie distraction, de la pédagogie dans la détente. Quand Freinet nétait pas là, nous parlions avec des personnalités de passage et nous abordions tous les sujets qui se présentaient dans le désordre. Cétaient des moments très riches.
De 1962 à 1965, pendant 3 ou 4 ans, Jeanne allait en février passer une semaine à Vence pour préparer avec Elise et Bertrand le congrès artistique de Pâques. Elise a toujours gardé pour Jeanne une grande confiance et cétait réciproque. Je pense pouvoir en dire autant pour moi avec Freinet.
Henri Vrillon
En août 1964, je me rendais à Vence. Quelle expédition pour moi de me rendre dans une région si éloignée de la mienne, et si différente.
Jéprouvais, certes, une certaine fierté davoir été invité par Freinet, pour venir travailler avec lui et dautres camarades, mais aussi une inquiétude: Comment vont-ils me recevoir, Célestin et Elise?
A Vence, à ma descente du car, jétais étonné que les gens que je questionnais ne connaissaient pas lEcole Freinet, cette prestigieuse Ecole, de renommée internationale! Ecole qui avait déjà un passé hors série...
A mon arrivée, je fus accueilli dans la cuisine par Célestin Freinet et par Elise que je connaissais peu.
«Ah! te voilà Yvin!» dit Freinet.
Après les embrassades traditionnelles, il sadresse à Elise:
«Il vient de Loire-Atlantique, de chez Gouzil.»
Jeus le plaisir de découvrir lEcole.
Comment ne pas être ébloui par le cadre exceptionnel de cette école! Admirablement située sur un coteau en face de Vence, dans un lieu unique de verdure et de fleurs...
Enfants du soleil et de leau, les enfants ont pu bénéficier non seulement dune méthode scolaire, dune pédagogie naturelle, mais dune conception de léducation à caractère thérapeutique - régime alimentaire, naturisme - dans une liberté de manuvre, qui favorisait une formation humaine et culturelle. Cette école navait rien de commun avec lécole habituelle, ni avec les maisons denfants, en général plus luxueuses et plus bourgeoises.
Je suis resté en relation avec Freinet qui, dans son livre «Boîtes enseignantes et Programmation» exposait ses conceptions sur ces techniques et leur intégration dans la Pédagogie Freinet.
- Le 20ème congrès dAnnecy, en 1964, est consacré à ce sujet. -
Et Freinet crée le Centre International de la Programmation auquel je participe.
A la commission des classes de perfectionnement, je présente les bandes atelier de calcul que jai réalisées avec mes élèves dans ma classe à St-Nazaire, à lEcole Lamartine.
De 1961 à 1966, je réalise aussi des bandes de français, des bandes documentaires dexploitation de B.T. ou autres documents à partir des questions posées par les enfants et de leurs textes libres, des bandes dexpérimentation et dobservation.
Dans une lettre du 3/03/65, Freinet mécrit:
«Oui, tu as fait de très grands progrès pour la programmation.»
Je suis revenu chez Freinet en 1965, toujours à propos des bandes, mais aussi comme délégué départemental, ainsi quen 1966.
Je participais à la mise au point des bandes de calcul. Je regardais avec étonnement Freinet arriver vers nous, tenant un cageot où se trouvaient des bandes que nous lui avions fait parvenir - toutes celles que nous lui avions envoyées ny étaient pas -.
Freinet sappliquait toujours à ce que le travail soit accessible à la masse des instituteurs. Ainsi trouvait-il que mes bandes datelier de calcul qui incitaient mes élèves à sortir de la classe ne pourraient être utilisées par lensemble des instituteurs.
Je ne pouvais pas comprendre son entêtement à reproduire sur bandes des problèmes des fichiers:
Un berger a 35 moutons. Il en perd 8. Combien en reste-t-il?
Ce qui montre linfluence de son enfance de Gars (06).
Pierre Yvin
Henriette et Pierre Fort nous ont amenés à lEspéranto qui nous a beaucoup servi, en particulier durant la RIDEF polonaise de 1976 à Plock. A cette époque sétait constituée la commission ICEM-Espéranto qui a ensuite organisé régulièrement des stages.
Malgré les efforts des militants espérantistes de lICEM, nous navons pas été suivis pour une utilisation plus importante quelle ne lest de lEspéranto dans les RIDEF, un outil qui pourrait limiter les traductions et éviterait, je crois, certaines tensions inhérentes à ces traductions. Je noublie pas que des compagnons de la première heure Boubou et Bourguignon, espérantistes chevronnés, ont aidé Freinet à prendre connaissance de pédagogues «hors-frontières». Freinet sétait dailleurs mis à lEspéranto. Voir le «document» du Nouvel Educateur N° 224: «Le droit à la communication directe par lEspéranto» - Secteurs «Espéranto» et «Amis de Freinet» -.
Mimi Thomas
En 1937, chez ma sur, je lisais «Vendredi», «Marianne» avec des signatures des écrivains comme Jean Guéhenno. Très pacifiste et internationaliste, javais réussi «latesto pri Lernado», et monté avec les jeunes du village, un groupe dEspérantistes paysans. Quelle joie et quelle fierté de faire quelque chose pour la paix des peuples!
Paulette Quarante
Les problèmes de langue rencontrés à notre 1ère RIDEF, au Danemark (1972) nous ont conduits à létude de lespéranto, outil de communication internationale. La commission I.C.E.M.-Espéranto organise des échanges, des rencontres. Des relations amicales se nouent par dessus les frontières.
Denise et Paul Poisson