- Yvette Servin, telle que je la
connais.
- par Madeleine Guérin
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- « - Pourquoi voulez-vous rajeunir ?
- - Avez-vous peur de la mort ? »
- On se souvient de la sorte de jubilation avec laquelle, en
1971, Jean Rostand, le vieux savant, continuait de répondre
aux enfants. C’étaient les élèves d’Yvette
Servin et d’autres collègues parisiens.
- Pourtant, très sceptique au départ de
l’entretien et soucieux de ne pas perdre son temps, le vieux
chercheur avait demandé aux maîtres : « Vous les
avez bien aidés à préparer leurs questions ?
»
- De nombreuses années après, Yvette Servin et
Pierre Guérin aimaient à se rappeler cette petite
victoire de leur vie d’enseignants ayant foi dans l’enfant.
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- A chaque rencontre de savant à interroger sur Paris,
Pierre était sûr que sa complice Yvette se
débrouillerait pour être là avec un groupe
d’enfants, que ce soient ses élèves ou ses propres
enfants, Frédérique et Gérardo, ou
même, plus tard, son petit-fils Bertrand. Heureuse de leur
donner l’occasion de rencontrer des êtres exceptionnels.
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- Et ce n’est là qu’un aspect de la vie de militante
Freinet d’Yvette Servin. Et son engagement dans l’Ecole Moderne,
même s’il était très important, n’était
aussi qu’un engagement parmi d’autres.
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- Quand on lui rendait visite, c’était toujours un
plaisir d’entendre Yvette mettre des mots sur ses admirations,
comme sur ses indignations.
- Assis à sa table ou déambulant dans les rues de
Montmartre, c’était une façon de se ressourcer de
l’entendre évoquer ses combats pour l’école, la
défense des artistes de son quartier, la défense des
droits des femmes et des enfants et d’autres luttes du parti
communiste.
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- Yvette Servin, une MILITANTE.
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- De Madeleine Guérin, le 3 mai 2015.